Nous allons tenter d’expliciter et de clarifier la réelle différence entre ces deux états émotionnels.
Un coup de blues ?
Un coup de cafard, passage à vide, baisse de moral, un manque d’entrain ? Cela peut tous nous arriver. Un coup de pompe semble être avant tout, un état de fatigue morale et physique passager. Celui-ci ne correspond pas à un diagnostic d’un point de vue médical. Il arrive forcément dans la vie de chacun selon les différents cycles de sa vie, d’avoir et ou de ressentir des émotions négatives telles que l’apitoiement et une grande tristesse. Le coup de blues n’envahit pas toutes les pensées. Le coup de blues est donc un état émotionnel de tristesse passager qui peut se régler seul ou accompagné.
Est-ce normal d’être triste ?
Se sentir triste à certaines occasions (chagrin d’amour pour les adolescents, perte d’une amitié, perte d’un emploi etc.) est une situation dite « normale » de la vie, mais ce qui est anormal, c’est quand cet état devient récurrent avec une période de plus en plus longue (à titre indicatif : sur des durées au-delà de deux semaines) et que le sentiment de tristesse en devient éprouvant au point de ne plus avoir d’envie, de joie et de plaisir à imaginer ou faire quoi que ce soit. La tristesse et la mélancolie s’installent et annihilent toute volonté.
Un état dépressif ?
« L’état dépressif » répété comme l’indique son nom, relève d’une dépression et correspond à un diagnostic du point de vue médical. La dépression est une maladie et à ce jour, 3 millions de Français en souffrent. Le XXe siècle aura été celui de l’anxiété mais il semble que nous entrons maintenant dans l’ère de la mélancolie. Les statistiques internationales mettent en exergue une véritable épidémie de dépression qui se répand au même rythme que notre mode de vie moderne, accentuée par la crise sanitaire.
Une histoire de générations ?
Depuis le début du siècle, il semblerait que chaque génération court davantage de risque de souffrir d’une dépression profonde et non pas d’une simple tristesse, comme évoquée ci-dessus par cette notion de coup de blues. Là où cela devient fortement inquiétant, c’est que cette maladie touche de plus en plus un public jeune. Une dépression peut réapparaître après un « simple » 1er épisode dépressif. On parle alors de récidive qui touche malheureusement 50% des patients.
Une maladie ?
Oui, il ne s’agit pas d’une simple faiblesse ou de manque de volonté et ou de caractère. Et non, cela serait bien trop facile. Différents facteurs indépendants de la volonté du patient sont à prendre en compte :
- Les facteurs génétiques : quelques prédispositions chez certains.
- Les facteurs psychologiques : traumatismes passés ou présents.
- Les facteurs extérieurs et comportements en réponse à l’angoisse inadaptés : toutes les formes de dépendances.
- Les déséquilibres biochimiques.
La dépression est un état pathologique qui se manifeste par des symptômes psychiques (perte de l’estime de soi, angoisses, anxiété etc.) et des symptômes physiques (altération de l’appétit, troubles et douleurs physiques diverses).
Comme toute maladie, la dépression se soigne. Elle se soigne non pas seul mais avec une prise en charge globale, en commençant déjà par son médecin traitant afin d’être bien orienté et de pouvoir disposer aussi de toutes les solutions complémentaires.