J’imagine qu’avant d’avoir dit « j’ai tout essayé », vous vous êtes dit « j’en ai marre ».
Aujourd’hui, quasi systématiquement, ménopause = THS (Traitement Hormonal Substitutif), mais ce succès a volé en éclat en 2002, après une étude de la Women’s Health Initiative (WHI) qui révélait un véritable scandale sanitaire. Cette étude de 625 millions $ US, financée par l’industrie pharmaceutique, devait en principe montrer les bienfaits préventifs de l’hormonothérapie. Manque de bol, les essais cliniques ont montré le contraire.
En effet, pendant des années les femmes n’avaient qu’une seule alternative aux différents symptômes de la ménopause… Pourtant ! La liste des complications qui seraient liées à la prise d’un traitement hormonal substitutif (THS) est longue. Trop longue. Rien que pour la France, c’est 159 millions d’euros de THS qui ont été prescrits. Le pire dans tout ça ? Des femmes en pleine santé à qui l’on a prescrit des THS à titre purement préventif !
Le traitement hormonal toujours en vogue !
De nos jours, le THS continue d’être prescrit, puisque à défaut de ce qu’il engendre, il améliore considérablement le quotidien de certaines femmes. C’est bien simple, la plupart des médecins ne proposent rien d’autre pour aider les femmes ménopausées et pour cause, la réponse quant à la solution reste très abstraite. Toutefois, même s’ils sont largement prescrits, le recours aux THS n’est pas une démarche sans conséquences et doit être prise au sérieux, sachant qu’aujourd’hui, les traitements hormonaux constituent le traitement de référence.
Les contre-indications sont très nombreuses
En 2021, peu de spécialistes et médecins généralistes proposent des alternatives aux traitement hormonaux, mais d’ailleurs, en existent-elles ou seraient-elles toutes dites « placebo » ? Qu’elles sont réellement les conséquences de ces traitements sur le long terme pour les femmes ?
Beaucoup de questions auxquelles notre rédactrice pour FeminaMag a essayé de trouver des réponses, en suivant l’ensemble des médecins du globe, accompagnées des sources officielles, dont des études américaines, britanniques, australiennes et canadiennes. Mais les faits demeurent. Alors reprenons l’information à la base.
Pour vous aider à comprendre l’ensemble de cet article, nous sommes partis de la source en 1991, où le U.S. National Institutes of Health (NIH) a lancé la Women's Health Initiative (WHI) [l'initiative de santé des femmes] qui consistait à un ensemble d'études menées dans 40 centres aux USA et portant sur des femmes post ménopausiques en bonne santé. Celle-ci a révolutionné le monde des femmes si bien qu’elle en a créé une confusion, notamment dans toute l’Europe… Laissant quoi qu’il en soit les femmes sans solutions, mais informées du risque encouru… C’est déjà un progrès !
Le Cancer du sein un risque connu et reconnu
Comment pourrait-on être totalement sereine en prenant des hormones artificielles ? Comme expliqué plus haut, l’étude américaine parue dans les années 2000-2010, la WHI (Women Health Initiative) a tout remis en cause, il existerait deux principales études qui ont démontré que le THS est en effet reconnu pour être un facteur de risque du cancer du sein.
La première étude « américaine » date du début des années 2000, où paradoxalement elle a prouvé que le THS avait un effet bénéfique sur les troubles climatériques (les bouffées de chaleur) mais qu’il augmentait le risque de développer un cancer du sein.
Quant à la deuxième étude, cette fois « britannique », la Million women study de 2003, elle révèle des résultats similaires à ceux de l’étude américaine…
Puis point mort, il nous faudra attendre 2015 pour un nouvel intérêt pour le THS avec une étude d’observation finlandaise faite auprès de 300.000 femmes qui aurait montré une augmentation de la mortalité par AVC chez les femmes soumises au traitement hormonal. Eh oui, il n’y a pas que le cancer du sein, les risques d’AVC font eux aussi partie des résultantes de ce traitement.
Vous arrivez à suivre mesdames ? Alors, on continue !
En septembre 2017, une nouvelle analyse de la WHI laisse quelques médecins et femmes dubitatifs. L’étude se base sur une surveillance pendant 18 ans de femmes, qui avaient pris pendant cinq ans des œstrogènes et de la progestérone, ou pendant sept ans des œstrogènes seuls. Elle a démontré qu'il n'y avait aucune différence au niveau de la mortalité de toutes causes, la mortalité cardiovasculaire et la mortalité par cancer, entre les femmes prenant le traitement hormonal et les femmes soumises au placebo…
Deux ans plus tard, ça continue. Une étude publiée en août 2019 par "The Lancet" affirme que ces traitements augmenteraient le risque de développer un cancer du sein et l’affirme haut et fort avec de multiples arguments et preuves à l’appui.
Quand est-il exactement de tous ces chiffres ?
Attention mesdames, la synthèse des chiffres annoncés de source officielle fait froid dans le dos.
Dans les pays occidentaux, environ 20 millions de cancers du sein ont été diagnostiqués depuis 1990, dont environ 1 million auraient été causés par l'utilisation des THS. Pour autant, les chiffres demeurent parlants, d’autant plus parce qu’ils sont appuyés par une étude de grande ampleur sur un échantillon conséquent et ne peuvent être ignorés.
Une étude de l’INSERM menée en 2016 suggère, par ailleurs, que plus de la moitié des cancers du sein qui apparaissent après la ménopause seraient attribuables à des facteurs comportementaux : indice de masse corporelle, consommation d’alcool, alimentation ou encore utilisation d’un traitement hormonal de la ménopause. Ce type d’étude ne sonne pas le glas des traitements hormonaux pour autant, mais apporte des éléments permettant de mieux étudier leur rapport bénéfices/risques. Car il est d’une grande évidence que devant l’ensemble des symptômes plus au moins invalidants d’une femme à une autre, nos médecins est recours aux THS.
On progresse ?
Bien heureusement, des progrès dans l’utilisation d’hormones spécifiques ont été réalisés en 2019 et 2020. Ils ont permis de diminuer les risques de développer un cancer du sein. Malheureusement, à ce jour les risques de thrombose (formation d’un caillot dans la veine) sont toujours présents.
Ils peuvent être évités en prenant des œstrogènes selon un mode d’administration bien précis, où il faut privilégier les œstrogènes naturels, les dérivés du 17-bêta-oestradiol, qui est la molécule que le corps humain fabrique et la progestérone naturelle ou ses plus proches dérivés, comme la dydrogestérone. Et malgré quelques avancées, les progestérones plus synthétiques, plus puissantes en termes d’action, sont toujours dans le viseur, parce qu’elles augmentent un peu plus le risque de cancer du sein, retour donc au point de départ de notre article.
Bon, on tourne en rond, on avance d’un côté pour reculer de l’autre et les femmes sont toujours au même point pendant que certaines multinationales pharmaceutiques reviennent toujours sur le filon juteux des hormones de substitution de la ménopause.
Vous avez dit hormone de substitution bio-identique ?
Afin de ne pas faire d’amalgame, nous avons aussi mis l’accent sur les traitements et leurs dérives et sur le piège, ou pas, des hormones bio-identiques…
Les hormones dites bio-identiques sont en réalité des hormones semi-synthétiques, extraites des plantes… où le nom BIO n’est qu’un leurre, c’est purement et simplement, un terme de marketing.
Or, en 2002, les résultats d’une étude de la Women’s Health Initiative (WHI), première grande étude clinique sur l’hormonothérapie substitutive, ont jeté tout un froid, car ils montraient que ce traitement augmentait le risque de cancer du sein, de caillot sanguin et d’accident vasculaire cérébral. Et à cela s'ajoute comme par hasard, le cancer de l’endomètre qui lui est à nouveau à la hausse depuis 2004, le scandale du bio-identique… Les femmes ont utilisé davantage les œstrogènes bio-identiques en crème et la fréquence du cancer de l’endomètre a très nettement augmenté.
Le problème, c’est le remède.
Vivons-nous dans une démocratie ou dans une lobbycratie ? Quoi qu’il en soit, une industrie s’est bâtie autour de la ménopause et beaucoup font de l’argent sur le dos des femmes et il n’y aurait presque pas d’intérêt à ce que cela change… En attendant, les femmes souffrent toujours des symptômes de la ménopause. La North American Menopause Society et les autres sociétés savantes s’entendent : même si on a une idée des quantités moyennes d’hormones qui donnent des résultats, le traitement de la ménopause doit être adapté à chaque femme, car toutes n’y réagiront pas de la même manière.
Eh oui, c’est la loterie mesdames.