Suis-je codépendante affective ?

Entre amour et addiction amoureuse, la frontière serait-elle infime ?

Aimer ou se sentir aimer, serait-il une forme de codépendance affective ? 
Depuis quelques années, il n’est pas rare de retrouver en première de couverture et en tête des magazines, les termes de codépendance, dépendance et codépendance affective. Il faut dire que cela touche préférentiellement les femmes, mais existe aussi chez les hommes.
Cette notion de codépendance peut être de premier abord relativement difficile à appréhender, le livre « Vaincre la codépendance » prend tout son sens avec des explications claires et visiblement, peut concerner de nombreuses personnes, peut-être vous :)
De Melody Beattie à Robin Norwood, elles définissent la codépendance comme un trouble de la relation, caractérisée par une forte dépendance vis-à-vis d’un ou d’une partenaire dysfonctionnel(le). Ce dysfonctionnement peut prendre différentes formes de dépendances : l’alcoolisme, narcotiques, la dépression, la dépendance au jeu, la boulimie ou l’anorexie, la dépendance au travail, au sexe, etc. 

La relation de couple est l’illustration la plus marquante de la dépendance affective. Lorsque l’un des partenaires ne parvient pas à exister et à vivre sans la présence de l‘autre à ses côtés, cela occasionne une détresse psychique. Peut-être vous sentez-vous responsable des problèmes de votre partenaire et vous ne pouvez pas vous empêcher de voler à son secours, alors il se peut que vous soyez codépendante.

Quand un "control freak" réussit à contrôler
La peur et le sentiment d'insécurité sont ses plus grands ennemis... Le codépendant a tendance à se sentir responsable de l’autre, sûrement de manière exagérée, prenant en charge leurs sentiments, leur bien-être, leurs actions, l’intensité du lien à l’autre par exagération, pouvant se mettre dans une situation soit de sauveteur, soit de bourreau. Il n’est pas rare de trouver des codépendants affectifs visant à aider, dans des rôles de garde-malade, ou jouant sans cesse les nounous, ils se positionnent dans cette forme de codépendance comme étant dominateurs et obsessionnels. 
Quitte à s’en rendre malade, les codépendants s’attachent fermement et solidement au besoin que les autres ont d’eux. 

Voici une série de 4 questions :
1. Vous dites-vous parfois que vous n’êtes rien l’un sans l’autre ?
2. Suis-je capable de dire non à mon partenaire, sans culpabiliser ?
3. Avez-vous besoin d’être reconnue et bien perçue par les autres ?
4. Que se passe-t-il lorsque vous devez prendre une décision ?

Prenez-vous ces décisions seule ou l’avis de l’autre, par peur de mal faire, devient une obligation.
Afin de rassurer quelques-unes d’entre vous, sachez que Melody Beattie tient à soutenir la codépendance comme n’étant pas un mal en soi. Elle est la manifestation même de l’empathie humaine, nous ne pouvons réprimer les bonnes actions et leurs mettre inévitablement une étiquette de codépendant. Toutefois la codépendance pose problème quand il y a souffrance.

Quand la codépendance pose problème et qu’il y a souffrance

  • Les codépendants éprouvent une grande culpabilité, dès qu’ils entreprennent quelque chose et ont l’impression de ne jamais en faire assez ou de le faire correctement.
  • Les codépendants s’entourent facilement de dépendants « À sauver » et auront l’impression d’être parvenus à leur bonheur, bien souvent par des chemins malsains.
  • Les codépendants vivent dans une peur existentielle de ne pas blesser l’autre, pour inévitablement essayer de les sauver et ce, lorsqu’en se faisant, ils se blessent eux-mêmes.
  • Les codépendants sont dominés par la colère et le ressentiment envers les personnes qu’ils veulent sauver, parce qu’ils partent du principe que l’autre ne sait pas ce qui est bon pour lui ou elle.

La codépendance est une maladie continuelle et progressive, transmise par des processus multifamiliaux, voire transgénérationnels, que l’on retrouve plus communément dans les familles FORMIDABLES et formidablement dysfonctionnelles. Même si sa transmission s’opère de façon inconsciente, elle s’appuiera sur les mécanismes du déni et il ne sera pas rare de trouver chez le codépendant affectif une faible estime de soi.
Il existe différentes solutions pour s‘affranchir de la codépendance, c’est pourquoi la psychothérapie vise à accompagner et à identifier ces symptômes afin de reconstruire ce MOI plus solide et s’engager vers cette liberté intérieure.
Plus en vogue encore, CODA (Co-Dépendant Affectif Anonyme) est un programme de rétablissement pour ceux qui souffrent de problèmes dans leur relation avec les autres et eux-mêmes.

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