L'importance de l'intelligence émotionnelle au travail

Devant une nouvelle forme de mesure de l'intelligence, certains s'épanouissent et réussissent mieux que d'autres... Alors, on mise sur le QI ou le QE ?

Nous parlons aujourd’hui beaucoup plus librement de nos émotions, du vivre ensemble et nous nous souvenons tous de cette pression psychologique que Miranda (dans le célèbre film : Le diable s'habille en Prada) exerce sur Andréa son assistante poussant sa réussite à son paroxysme. L'entretien d'embauche d'Andréa, devenu l'une des scènes les plus emblématiques de cette comédie et qui s'avère catastrophique, reste dans les annales du cinéma, où le QE bien plus que le QI l'emporte à l'unanimité.

Aussi tyrannique que fascinante, Miranda Priestly aura tyrannisé la pauvre Andréa, qui à charge de revanche, deviendra ce qu’elle est vraiment avec une réelle affirmation de soi.
Les cabinets de recrutement actuels intègrent et orientent aujourd’hui dans leurs bilans et recherches de cadres, non plus exclusivement des résultats afférents aux tests de QI (Quotient Intellectuel), mais bien aux Tests de QE (Quotient Emotionnel). Tu m’étonnes !!! Quel choix stratégique…

De quoi parle-t-on ?
Le quotient Emotionnel est la faculté d’un individu à vivre et évoluer avec les autres et à identifier et gérer ses émotions, afin de s’adapter au mieux dans ses rapports avec les autres.
A niveau égal dans des résultats de QI, les cabinets de recrutement à la pointe, vont favoriser un candidat avec un QE développé et voire même sélectionner un candidat ayant un QI inférieur à un autre, mais disposant d’un Quotient émotionnel équilibré, voire élevé selon les besoins des recruteurs et du poste à pourvoir.

Reviendrait-on à la qualité plutôt qu’à la quantité ; un QI qui sera supplanté par le QE ?
Définir l’émotion semble encore complexe et est un sujet de débats entre psychologues et philosophes depuis plus d’un siècle. Il existe des centaines d’émotions avec leurs combinaisons, variantes et mutations. Certains théoriciens les classent par familles de base et celles que l’on mentionne le plus souvent sont : la colère, la tristesse, la peur, le plaisir, l’amour, la surprise et la honte.
« Je vous avoue que je suis un peu dubitative sur cette brève classification qui fait tout de même ressortir au moins 4 émotions à connotation plutôt négative sur une liste de 7 ! La parité ça vous parle ? La psychologie positive ? Exprime librement Morgane, 32 ans, travaillant dans une agence de marketing. Où sont les émotions importantes comme la confiance, l’estime de soi et la bienveillance, par exemple…
« Je suis une personne disposant personnellement d’un quotient émotionnel élevé » affirme Morgane, « ce qui m’a parfois interrogé sur mes propres fonctionnements pensant que je dysfonctionnais ; je ne vous le cache pas. Quelle bonne nouvelle pour moi quand j’ai découvert ce que l’intelligence émotionnelle traduit et pourquoi je me suis sentie si souvent différente... » Ouffffff et l’égo dans tout ça ?
« Puis, faisant mon chemin sur la route du savoir et du comprendre, j’ai pu enfin réaliser que je suis une personne ayant des difficultés parfois à gérer mes émotions car je suis douée d’une grande sensibilité et de bien d’autres qualités bien sûr !! Enfin consciente du mal… Euh du bien qui m’habite et me caractérise, j’ai décidé de transformer, moduler ce que je croyais être une faiblesse, en une force et une qualité. Ainsi j’ai mis en place des mesures de protection pour moi-même afin de vivre sereinement et développer ce potentiel que je possède, de le faire évoluer afin de me réaliser dans ce que je suis et ressens et non pas, dans ce que je voudrais être. ». Elle nous fait penser à Andréa MAIS BON, comme dirait Miranda Priestly, c'est tout (pour le moment) ! 

Mise en lumière dans les années 90, notamment par Daniel GOLEMAN (Docteur en psychologie) qui explique dans son ouvrage détaillé cette forme d’intelligence si longtemps négligée. « Le QI d’une personne n’est pas suffisant pour définir son intelligence car il néglige une part essentielle du comportement humain : les réactions émotionnelles. »

Comprendre l’intelligence émotionnelle est un voyage au pays des émotions pour apprendre enfin à équilibrer son cerveau « émotionnel » et son cerveau « rationnel ».
Un sujet d’apprentissage riche comme la notion d’intelligence interpersonnelle qui est l’aptitude à comprendre les autres et à interagir ; l’intelligence interpersonnelle qui est la clé de la connaissance de soi. Ceci-dit quand on regarde bien les émotions d’Andréa face à Miranda, elle l’adule tout autant qu’elle la déteste, sans jamais l’avouer pour autant, faisant preuve de beaucoup de sang-froid.

Le conseil de FeminaMag : ne laissez personne vous dire que c’est impossible. Rien n’est impossible. 
Faites un voyage au pays de vos émotions. Accueillir, ressentir et identifier ses émotions, permet de mieux vivre avec, quand elles sont exacerbées.  Ne pas avoir peur de ses émotions car elles peuvent aussi être une puissante source de bienfaits et d’inspiration. Elles deviennent un atout quand on apprend à les gérer. Et n’oubliez pas le diable ne s'habille pas forcément en Prada… Intelligence émotionnelle ne veut pas dire soumission ou acceptation du harcèlement professionnel ou encore d’accepter les dérives induites par l’ivresse du pouvoir.

Conclusion 
La tyrannique Miranda Priestly, rédactrice en chef du très prestigieux magazine de mode Runway, vient d'embaucher la fille la plus mal habillée de tout New-York. Andréa, 23 ans, qui n'en revient pas d'avoir décroché ce job de rêve. Une chance inouïe. Eh oui, ce n’est pas son QI mais son QE qui a fait toute la différence…