Depuis l’émergence du VIH et du sida il y a plus de 25 ans, le VIRUS est encore en 2023 une des premières causes de mortalité dans le monde chez les femmes de 15 à 49 ans.
Au-delà des causes physiologiques et socio-culturelles, les femmes sont plus vulnérables. Entre désir d’enfant ou grossesse non désirée, tabous liés à la sexualité, mariage précoce, violences faites aux femmes, obstacles liés à la contraception ou encore l’accès aux services de santé, nous sommes toujours sur des diagnostics tardifs.
Nous traiterons dans cet article l’inégalité hommes - femmes face au VIH/sida et soulèverons quelques sujets que nous connaissons tous… Nous mettrons en lumière les causes et les conséquences.
Prévalence et nouvelles infections, voici quelques faits et chiffres !
Selon UnWomen et l’ONU, l’incidence du VIH sur certains groupes spécifiques de femmes reste très disproportionnée. Selon une étude mesurant la prévalence cumulée du VIH dans 50 pays, on estime que, dans le monde, les travailleuses du sexe ont environ 14 fois plus de risques d’être infectées par le VIH que les autres femmes en âge de procréer.
Un cercle vicieux anthropologique ?
Même si la réponse mondiale face à l’épidémie a connu des avancées remarquables, les jeunes femmes continuent, et ce, dans de nombreux pays, d’être affectées de façon disproportionnée par le VIH, en cause des inégalités entre hommes et femmes et le manque d’information. Cela est largement souligné lors du dernier congrès européen sur le sida dont les données récentes dénombrent plus de 33 millions de personnes séropositives à travers le monde, dont 17 millions de femmes et les jeunes femmes représentent 60 % de ces personnes.
6 000 c'est le nombre de jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans qui sont infectées chaque semaine dans le monde.
Mais qu’entendons-nous par inégalités hommes - femmes ? Quels sont les obstacles ?
La relation des inégalités entre hommes et femmes et le VIH/sida sont inextricablement liés. Même si les hommes et les femmes ne répondent pas du tout de la même manière aux infections virales, le positionnement des différences génétiques liées au chromosome sexuel n’est pas la réponse à cette inégalité. Elle s’expliquerait plutôt par les discriminations et les violences dont les femmes sont encore trop souvent victimes.
Le premier obstacle, c’est le statut profondément inégalitaire sur le plan culturel, social et économique dans de nombreux pays, dont les normes socio-culturelles discriminatoires se positionnent à des lois qui limitent le droit de prévention des jeunes femmes. Dans de nombreux pays, les questions liées au sexe et à la violence sont jugées personnelles, ne relevant ni des pouvoirs publics, ni de la communauté.
Il est à noter que dans 29 pays les femmes doivent avoir l’autorisation de leur conjoint pour accéder au service de santé sexuelle, autant dire qu’elles n’ont pas le dernier mot en ce qui concerne leur santé.
Le deuxième obstacle ou plutôt double peine !!!
En Europe comme partout ailleurs, les violences faites aux femmes décuplent le risque d’être infectées. La violence à l’égard des femmes est malheureusement encore très répandue. Voici encore un chiffre alarmant : une femme sur trois est concernée par le VIH. L’Unicef estime qu’une femme sur trois dans le monde sera victime de viol ou de maltraitance sexuelle dans sa vie, ce qui rend les filles et les femmes plus particulièrement vulnérables au VIH et au sida.
Alors la solution, me direz-vous ?
L'action collective : la mobilisation des femmes, par les femmes, pour les femmes. En raison de l’absence de données, les éléments d’appréciation restent rares malgré l’attention accrue accordée aux corrélations entre le VIH et le sida et la violence à l’égard des femmes.
Pour atteindre les objectifs de développement durable, les solutions seraient-elles de faire avancer l’émancipation des femmes et d’assurer pleinement les droits et la santé sexuelle ? Et pourquoi pas, atteindre l’égalité entre les sexes !