Tout ce que vous devez savoir sur l'encens

Pratique de plus en plus répandue, découvrez toutes les vertus et bienfaits de l'encens

Autour de l'encens se sont développés des cultures originales, des légendes, des usages et coutumes particulières, il reste la forme de communication olfactive la plus reconnaissable du monde.

De l’Antiquité à nos jours 
L’encens revêt différentes formes suivant les cultures et les peuples. Il est un moyen de communiquer, un support de sens. Il y a tout à la fois un message du végétal, des plantes et un message historique, puisqu’il s’agit d’une industrie. L’encens a aussi un sens contemporain de par l’intérêt qu’on lui porte et l’utilisation que l’on en fait dans notre mode de vie. Il faut rappeler qu’il est lié essentiellement au plus primitif de nos sens, l’odorat. 

Les Mayas, bien des siècles avant que les européens ne le découvrent, se servaient d’un encens, le copal. Selon leur livre sacré, le Popol-Vuh, il fut extrait de l’Arbre de Vie par une divinité chthonienne (qui est une sorte de titan venant de l’intérieur de la terre), qui offrit aux hommes, comme son propre sang, cette sève rouge qui se coagule à l’air. Pour les mayas, le copal était la résine céleste ; sa fumée se dirigeant d’elle-même vers le milieu du ciel, était l’émanation de l’esprit divin.

Les Egyptiens étaient passés maîtres dans l’art de préparer et d’employer l’encens. La fabrication était un acte sacré effectué lors d’un rite secret, durant lequel les pratiquants récitaient des textes sacrés. Ce rite avait pour fonction de faire régner l’ordre et l’harmonie. Le plus célèbre des encens égyptiens est le Kyphi. La combustion des différentes variétés d’encens formait une partie importante des rites, car chaque ingrédient était doté de propriétés magiques et mystiques bien spécifiques. Lors de l’adoration du dieu soleil Râ, les Egyptiens brûlaient trois fois l’encens en son honneur tout au long de la journée. 

Les Hindous ont toujours été de grands amateurs d’odeurs suaves et de tout temps, l’Inde a été célébrée pour ses parfums. Très tôt, ce pays importât des matières thurifères en provenance d’Arabie. L’un des ingrédients le plus populaire est le bois de santal. La sybille hindou de Kush s’aide de plantes et des herbes sacrées pour atteindre cet état temporaire d’inspiration divine. Après avoir placé une étoffe sur sa tête, elle inhale leur fumée. Elle est alors saisie de convulsions et tombe inanimée sur le sol. C’est dans cet état qu’elle émet ses prophéties. 

Dans l’hindouisme moderne, l’emploi de l’encens est assez fréquent. Le culte de Shiva recommande aux prêtres d’en brûler quotidiennement devant la statue du dieu Orissa, ou sur une pierre le représentant. Devant l’image de Krishna, sont brûlés le camphre et l’encens. L’encens est, dans le rituel hindou, en rapport avec l’élément Air. Il est dit représenter la perception de la conscience qui y est partout présente. 

Les nombreuses références à l’encens dans l’Ancien Testament démontrent clairement que son emploi dans le rituel juif remonte à la nuit des temps. Des érudits estiment que l’encens était déjà employé dans le rituel judaïque au septième siècle avant notre ère. Une fois adoptée, cette pratique ne fit que s’amplifier au cours des siècles. Le premier encens n’était composé que de très peu d’ingrédients tels que stacte, onyx, galbanum... Sa préparation par les prêtres était considérée avec le même respect que celle du kyphi des Egyptiens. 

Pour les Grecs, l’encens ne pouvait avoir qu’une origine mythologique. Selon une fable rapportée par Ovide (Métamorphoses), l’encens serait né de l’union du soleil et de Leucothoé, fille d’Orchamos, roi des Perses et suzerain du pays des aromates. Aphrodite embrasa de désir l’astre impassible afin de se venger de celui qui avait dévoilé ses nombreuses infidélités. Orchamos, découvrant que Phœbus était devenu l’amant de sa fille, voulut la soustraire définitivement à cette passion. A la tombée du jour, il la fit enterrer dans une fosse profonde que l’on recouvrit de sable. Au matin, le soleil éperdu chercha Leucothoé, quand il la retrouva, il était trop tard. Alors, désespéré, Phœbus répandit sur le corps inanimé un nectar divin, en faisant à son amante cette promesse : « Malgré tout, tu monteras au ciel ». Aussitôt jaillit du sol le premier arbre à encens. 

Pour les Bouddhistes, l’encens servait lors de cérémonies initiatiques et lors de rites quotidiens. Offert pour obtenir l’aide des bons esprits, son emploi s’intensifie lors des festivals où des nuages d’encens emplissent l’atmosphère. Encens et parfums forment l’une des cinq offrandes sensorielles, qui est une des sept étapes d’adoration. Pour plus de détail, voir notre article : Et si on essayait la sagesse bouddhiste ?

Pour les bouddhistes japonais, l’usage de l’encens est très courant et il a ainsi influencé le culte japonais, le shinto. 
Selon un moine Zen du 16e siècle, l’encens a 10 vertus :

  • Faciliter la communication avec le transcendant.
  • Purifier le corps et l’esprit.
  • Soulager des pensées obsédantes et calmer ainsi l’esprit.         
  • Maintenir l’esprit attentif.
  • Nous accompagner dans notre solitude.
  • Apporter la paix dans les moments d’agitation et de stress.
  • Ne lasse pas.
  • Il est efficace même en petite quantité.
  • Son arôme est persistant.
  • Il est sans risque.                                                              

Les Chinois recommandent d’en brûler avant de consulter les dieux. L’encens joue également un rôle important lors des cérémonies et des processions funéraires où il agit comme désinfectant et représente le cadeau offert au sens olfactif de l’âme en partance. 
Les romains étaient de grands consommateurs d’encens. Ils utilisaient l’encens régulièrement avant et durant leurs sacrifices. 
Dans la chrétienté, l’or, l’encens et la myrrhe se placent et sont des symboles de prédiction de l’être et de la vie de l’enfant jésus. Ainsi, les rois mages apportèrent de l’or pour symboliser le soleil, le père ou la force du père, ils apportèrent l’encens pour symboliser le fils, le lien entre l’incarné et le divin, le sacrifice, la souffrance et la purification et ils apportèrent de la myrrhe pour symboliser l’éternel. Au moyen-âge, il a une fonction médicinale : purifier le corps et l’âme mais aussi l’atmosphère. Il était utilisé comme médicament ou élément purifiant lors de maladies graves. 
Ainsi, depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours, l’encens a toujours été le compagnon spirituel de l’homme dans sa recherche du mieux-être. 

Les bienfaits de l’encens 
Les extraits aromatiques des plantes qui entrent dans la composition de l’encens ont souvent des propriétés antiseptiques. Sur le plan psychologique, faire brûler de l’encens crée une disponibilité. On est souvent pris au piège du manège de nos pensées et les encens boisés comme le bois d’Agar, ainsi que certaines résines, ont des propriétés apaisantes. Sur le plan de l’âme, l’action purificatrice est davantage liée à l’histoire des pratiques, à la connaissance spirituelle qui ont donné un sens à ces différentes senteurs et encens. 

Les encens : utilisation "magique" 
Ambre : amour, passion, sensualité, virilité.
Anis étoilé : chance et prospérité.
Benjoin : prospérité.
Bois de Santal : spiritualité.
Camphre : concentration et vitalité psychique.
Cannelle : prospérité, argent, succès, séduction.
Cèdre : argent.
Champa : méditation, relaxation.
Copal : spiritualité, consécrations personnelles.
Fleurs de pommier : réconciliation des couples, amour.
Genévrier : purification.
Gomme arabique : énergies positives.
Jasmin : amour, désir sexuel.
Lavande : amour, clairvoyance.
Myrrhe : méditation, conscience spirituelle, contemplation.
Oliban : faire face à un problème apparemment impossible à résoudre.
Patchouli : argent, prospérité, désir sexuel, séduction.
Pin : fertilité, virilité, jeunesse, argent, prospérité.
Rose : amour, désir sexuel, harmonie.
Sang de dragon : appétit sexuel.
Sauge : argent, sagesse, protection, guérison.
Vétiver : argent, abondance, protection.