Les dérives des technologies biométriques

Des inconvénients bien supérieurs aux avantages ?!

Ayons un ton critique sur les technologies biométriques. D’ailleurs, je suis sûre que vous en avez déjà entendu parler ! Si ce n’est pas le cas (cela m’arrange fortement), je vais pouvoir me la jouer en balançant ma science (il faut bien que j’alimente un peu mon égo). 

Technologies biométriques quésako ? 
Bon déjà, que signifie « biométrie » ? Il s’agit en réalité de la « mesure du vivant », soit l'étude quantitative des êtres vivants.
Dans notre cas de figure, un peu de littérature ! La biométrie admet plusieurs technologies et dispositifs d'authentification, d’identification et de reconnaissance des individus grâce à certaines de leurs caractéristiques comportementales ou physiques. Un festival numérique ! 
Celles-ci ont la spécificité d’être uniques et permanentes, comme l’ADN ou les empreintes digitales. Elles se rapprochent ainsi de ce qui pourrait être défini comme un « identificateur unique universel », permettant, de fait, le traçage généralisé des individus.

Avantages et inconvénients 
Les technologies biométriques ont bien été créées pour de bonnes raisons (à la base) ! Mais lesquelles ? (Oui, j’ai foi en l’humain par l’emploi de « créées pour de bonnes raisons », quel bel optimisme)
Alors, commençons par un petit catalogue de ces chères bonnes raisons : lutte et protection contre le vol d’identité, confort (oui, vous savez lorsque vous déverrouillez votre téléphone avec votre empreinte digitale ou votre visage ! Il est certain que ce processus est plus rapide), utilisation des données biométriques pour les systèmes de contrôle d'accès et pour la recherche scientifique.
Cependant, restons prudent ! L’information biométrique n’est ni modifiable, ni effaçable. Eh oui, vous êtes dorénavant dans la matrice ! (Bon honnêtement, nous le sommes déjà depuis l’arrivée d’internet). 
Des inconvénients sans aucuns gnangnans ! Le risque majeur est le vol ou la fuite de ces données biométriques. En effet, les hackers peuvent utiliser vos données afin d’usurper votre identité. Les réseaux sociaux ont amplifié encore plus ce risque, en mettant à disposition des millions et des millions de photos en ligne. 
Et finalement, cela ne nous offusque guère ! Même les lecteurs d'empreintes digitales ou la vidéosurveillance sont hyper accessibles et considérés comme « normal ».
Les tests ADN sont aussi devenus à la mode, permettant de connaître ses origines ethniques ! Seulement 1 mois d’attente et votre résultat est consultable sur le net !!! La rapidité et l’abordabilité sont de rigueur, avec l’accompagnement d’offres et réductions à la pelle ! Du marketing bien ficelé sur des tests ADN envoyé via le réseau internet, donc stocké à tout jamais dans les serveurs ! Mmmmh une aubaine pour certain(e)s méchant(e)s ! 
Petite dinguerie : l’élaboration du CIR (une base de données biométriques européenne), permettant de regrouper des enregistrements identitaires (noms, dates de naissance, numéros de passeport etc…) et la biométrie (empreintes digitales et numérisations faciales). Ce système ciblerait les citoyens non-membres de l’UE permettant d’accroître la sécurité. (Mouais… Je reste dubitative… Les dérives, vous vous rappelez ? La porte est grande ouverte pour un suivi de tous les citoyens). Ces données seront partagées à toutes les autorités frontalières et accessibles à la police européenne. La question des risques et dangers se pose irrémédiablement ! La corruption, cela existe, il me semble ! 
De plus, ce système bafoue entièrement la « stratégie de minimisation des risques » (« bet-hedging »), soit le fait de ne pas mettre tous ces œufs dans le même panier ! Attendez… Mais… C’est exactement le contraire de ce que nous sommes en train de faire ! 

Des dérives déjà répertoriées !
Je vais vous fournir deux exemples : en Allemagne, certains individus appartenant aux forces de l’ordre ont acheté et implanté des équipements de surveillance, considérés comme parés pour l’installation de systèmes biométriques, sans aucun réel besoin établi !... Et maintenant, traversons la frontière pour se rendre en Pologne, où le gouvernement a acheté une application pour les téléphones portables, permettant de constater si les individus devant s’isoler sont bien à l’emplacement qu’ils ont communiqué. L’enregistrement se fait grâce à un selfie ! La géolocalisation du téléphone est alors mémorisée et les selfies doivent être envoyés sous vingt minutes après la demande effectuée par l’application. Si ces différentes conditions ne sont pas respectées, un message est envoyé à la police. Bien évidemment, si l’installation de cette application n’est pas réalisée, alors des sanctions pénales sont possibles.