Quelle est la situation des femmes aujourd’hui en Afghanistan ?
Aujourd’hui, je vais vous étonner mais, cet article sera écrit d’une toute autre manière. Les petites rimes désuètes et autres plaisanteries borderline ne seront pas de la partie.
Des années de luttes et de combats pour revenir au point de départ…
Les Talibans réapplique une charia (« constitution de l’Islam » ; codifie la vie de tous les jours) rigoriste ! Cette charia est fondée sur le livre, reprenant les paroles du prophète Mohammed (Sunna). Cependant, ces paroles ne sont pas accompagnées de règles clairement décrites, impliquant des interprétations multiples suivant les pays.
Tout part donc de cette problématique, mêlant interprétations personnelles et subjectivité exacerbée des « nouveaux dirigeants » de l’Afghanistan.
La jeunesse afghane est alors à nouveau privée d’enseignement scolaire dans certaines régions (comme entre 1996 et 2001).
Petit récap nécessaire des années 1996-2001 : imposition méga, ultra, hyper-rigoriste de la « constitution de l’Islam », combinant interdiction d’études et de travail pour les femmes. Mais aussi, port de la burqa obligatoire en public, assorti d’un accompagnement hors du domicile par un chaperon masculin de leur famille. Et pour teinter le tout, des lapidations pour adultères !
Les régions acceptant les femmes sur les bancs de l’école, ont imposé le port de la burqa. Les talibans effectuent déjà des censures de l’image de la femme « libre » dans les rues, par des arrachages ou recouvrements d’affiches prônant cette libération durement acquise. Les femmes ayant un poste considéré comme « important » (média etc…), se retrouvent interdites d’entrer au sein de leurs propres locaux, en attendant une décision de la part des talibans, permettant de statuer sur leur sort. Les menaces dissimulées sous certains discours s’accentuent ! La peur monte et pour des raisons flagrantes… Les filles et femmes (à partir de 12 ans) sont mariées de force, subissant des enlèvements. Le mariage pour les femmes afghanes commence peu à peu à être obligatoire dans certaines régions.
Au sein du New York Times, Malala Yousafzai (prix Nobel de la paix 2014), s’exprime : "Comme beaucoup de femmes, j'ai peur pour mes sœurs afghanes". Celle-ci, après une évacuation vers Birmingham au Royaume-Uni avait repris connaissance 6 jours plus tard, dû à un tir par balle, à cause de son intervention pour la cause de l’éducation des jeunes femmes en 2012.
Des combattantes s’expriment sur les réseaux sociaux pour faire entendre au monde entier leur peur et leur tristesse face à cette élucubration. Les évacuations effectuées par certaines associations s’accélèrent. L’ensemble des femmes afghanes sont en fin de compte des combattantes, par l’acceptation ou le refus de se plier aux ordres des talibans.
Les dernières actualités
Le 31 août 2023, le journal The Guardian rapporte qu’après les bains, les salles de gym et les parcs, les talibans ont annoncé l’interdiction pour les femmes de visiter le parc national populaire de Band-e-Amir, citant un port inapproprié du hijab de la part des visiteuses. Le ministre de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu, qui a demandé cette mesure, a justifié que « faire du tourisme n’est pas nécessaire pour les femmes ».
En juillet, les talibans avaient déjà fermé les salons de coiffure et de beauté, éliminant ainsi l’un des derniers endroits de socialisation pour les femmes.
Leurs derniers espoirs d’éducation ont également été étouffés avec l’arrêt à l’aéroport de Kaboul, fin août, d’étudiantes boursières partant étudier à l’étranger. Comme le rapporte la BBC, même celles ayant investi pour payer un visa à leur accompagnant mâle, imposé aux femmes pour sortir à plus de 75 km de chez elles, se sont vues forcées de sortir de l’avion.
Je n’ai pas de mot coquet cette fois-ci ! Juste une larme.
N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.
Simone de Beauvoir.